Sommes-nous manipulés par les constructeurs de matériel radioamateur ?

Vous trouverez ci-dessous la traduction de quelques extraits choisis d’un courrier envoyé par Pete, N6QW, le 23 Octobre dernier, au propriétaire de DX Engineering, Tim, K3LR. Comme à l’accoutumé, vous trouverez le lien vers le texte original à la fin de ce billet :

“Cher Tim, K3LR

Merci de m’avoir envoyé le dernier catalogue ‘DX Engineering’ qui montre clairement des radios et des équipements qui sont tout simplement inabordables pour un Old Timer comme moi qui vit avec un revenu fixe de retraité. Dépenser 4000$ pour une radio n’est tout simplement pas dans mon budget ; mais cela ne veut pas dire que je ne suis pas actif avec un équipement très moderne.

Votre premier article en page deux le résume très bien — des possibilités infinis. J’ai récemment ‘construit de mes mains’ un transceiver SDR totalement fonctionnel pour environ 150$. La raison pour laquelle ceci est possible est la disponibilité de technologies incroyables et bon marché qui font de cet appareil SDR, une réalité. Remarquez que je ne dis pas ‘radio’ car cela ferait référence à une boite prête à l’usage.

[…] Ceci m’amène à la suite de votre article sur les Tuteurs. J’ai l’impression que les choses ont vraiment changé au cours de ces 60 années depuis que j’ai obtenu ma licence. Le Tuteur aujourd’hui semble tenir le rôle de celui qui dira quelle est la meilleure antenne à acheter dans votre boutique ou comment naviguer parmi les plus de 3000 menus de l’IC7300. De mon temps, les Tuteurs étaient des ressources techniques connaissant chacun des composants dans un circuit, comment il est utilisé et ‘pourquoi’ il est là. Oh, il est vrai qu’aujourd’hui, vous envoyez un coupon, vous obtenez une licence extra classe puis vous dépensez quelques milliers de dollars pour un matériel dont vous n’avez aucune idée du fonctionnement.

[…] Dans un récent bulletin de l’ARRL, l’IARU affirmait que les radioamateurs étaient radioamateurs pour deux raisons : Concours et Trafic. C’est certainement très bon pour vos affaires, mais cette position ignore ce que les radioamateurs de mon millésime ont fait et font encore aujourd’hui. Ils étaient des innovateurs et expérimentateurs. Il suffit de regarder Gérald Youngblood qui a pris le concept de la SDR et qui, avec Raytheon, développe la prochaine génération des systèmes de communications (basée sur la SDR) de l’US Air Force. Supposons que K5SDR n’ait voulu faire que du trafic et des concours ? En passant, Raytheon a été un constructeur de matériel radioamateur. Si vous avez l’occasion de regarder la plaque signalétique d’un modèle récent des fameux transceivers SBE — oui, une unité de Raytheon.

Ce que je veux dire, c’est que vous devriez peut-être envisager d’offrir plus de kits de matériels ‘fait maison’ afin de continuer à encourager l’innovation. De plus, vous pourriez gagner quelques clients supplémentaires pour les grosses boites. […] »

Le texte intégral, en anglais, sur le site de Pete, N6QW

F8BXI

A propos de F8BXI

Le voyage est la récompense…

2 commentaires à propos de “Sommes-nous manipulés par les constructeurs de matériel radioamateur ?”

  1. Bonjour Philippe,
    Cette histoire c’est un peu un cercle vicieux. Moins tu maîtrise la technique plus tu achète tout, et moins tu maîtrisera la technique. A la fin tu te fais vendre à des prix honteux du matériel qui intégrera principalement du superflus. Quand tu sais qu’une dynamique et sélectivité suffisante pour la HF peut être atteinte avec des technologies très peu coûteuses, tu ne va pas claquer 5000$ dans ces boites à bouton. Mais encore faut il le savoir et donc avoir un certain niveau de connaissances techniques.
    J’ai le sentiment que la situation actuelle n’est pas appelée à perdurer. La génération qui achète ce matériel, c’est celle des concours, diplômes, expéditions, et activations diverses et variées .
    Ce ne sont pas les plus jeunes. Les plus jeunes passent plus de temps sur Gitbub que sur les catalogues des constructeurs, et n’ont clairement pas 5000$ à dépenser dans ce genre de choses, leur budget, plus limité que chez les actifs en fin de carrière dont les enfants ont quittés le foyer, va vers des choses bien plus prioritaires. Et je ne suis pas du tout sur, que même quand ils atteindrons une certaine aisance financière, cela les amènera à feuilleter ces catalogues.
    C’est une question de générations.
    Bonne journée.
    David, F4HTQ.

Laisser un commentaire