Une revue radioamateur financée par la publicité…

Cela faisait longtemps que je n’avais eu à écrire sur un sujet qui me tient à cœur – l’édition de magazines radioamateurs – et pour lequel j’avais déjà eu le loisir d’écrire des Revues de Presse qui avaient eu leur petit succès il y a trois ans.

Si je reviens sur le sujet c’est que le monde de l’édition avance, poussé par la dématérialisation numérique des œuvres et par le succès des liseuses et tablettes numériques.

Après la disparition du titre papier de France Soir en 2011, c’est au tour du quotidien La Tribune de publier son dernier numéro papier aujourd’hui et de se convertir au tout numérique. Vous trouverez pour ces journaux leur site web, version en ligne, mais aussi en version Applications destinées aux tablettes et smartphones du marché.

De notre côté, après la disparition des titres papiers comme Mégahertz et Ondes Magazine, certains ont réagi en passant au mode tout numérique. Le succès incontestable de Ham-Mag aura duré deux années, s’est transformé en un dernier CD de la Caverne de Ham-Mag et l’aventure s’est terminée là.

On a beau dire, on a beau faire, l’édition est un métier. Monter une équipe mixte d’éditeurs réguliers et de saisonniers est un savoir-faire acquis par des années d’expérience. Et la volonté, même la bonne, ne suffit pas toujours à mener de tels projets sur le long terme.

Du côté des professionnels de l’édition, Radioamateur Magazine a pris la place d’Ondes Magazine avec une ligne éditoriale sensiblement identique, tout numérique, mais depuis un peu plus d’un an, avec des délais de parutions à dates variables, raison donnée en son temps par le directeur de la publication.

Dans la rubrique News de Radioamateur.Org, nous avons été les premiers à parler du passage de QST, la revue de l’ARRL, au numérique. Si ce n’est pas considéré comme une révolution aux États-Unis, c’est que l’ARRL va faire ce passage intelligemment. Elle l’a préparé depuis des années pour trouver le bon format technique d’une part, et le modèle économique d’autre part.

Sur le format technique, je ne peux que vous proposer la revue de détail réalisée à propos de ces sujets dans ce billet sur La presse radioamateur et l’iPad.

Sur le modèle économique, c’est Dan, KB6NU qui cite le Directeur ARRL du secteur des Grands Lacs aux USA, Jim Weaver, K8JE, qui dit en substance : << Une chose que beaucoup de membres apprécieront, c’est une version gratuite et numérique de QST par Internet. […] S’habituer à lire une version en ligne peut demander un peu de familiarisation, mais je crois que cela deviendra une amélioration bienvenue à nos adhésions.

Il est inévitable que deux questions à propos du digi-QST surviennent. La première est si un membre peut demander de ne plus recevoir la version papier. La réponse est : Oui. La seconde question est s’il y a une réduction de prix pour les personnes qui ne prennent plus la version papier.  La réponse est : Non. La version papier est largement financée  par la publicité, pas par les adhésions. […] >>

On est en droit de se poser la question du pourquoi l’ARRL sortirait une version numérique alors que la version papier est largement financée par la publicité ?

D’une part il y a une demande (voir marché des tablettes ci-dessus), d’autre part, en prenant les devants suffisamment à l’avance, ils auront tout le loisir d’arrêter la publication papier quand ils le souhaiteront, que ce soit à cause de pressions économiques ou écologiques. Pragmatisme quand tu nous tiens…

La situation dans notre pays est de loin différente. De plus, le principal distributeur / pourvoyeur de publicité ayant mis la clé sous la porte récemment, il va être difficile pour quiconque de subvenir à cet apport financier par la publicité. Du fait que le nombre des radioamateurs est historiquement faible en France, comme le rappelait le Ministère de l’Industrie,  le marché commercial l’est tout autant et l’investissement publicitaire proportionnel à ce marché.

On voit donc toute la difficulté pour le REF-Union de réformer sa revue. Radio REF est financé uniquement par les adhésions. Les adhésions étant en baisse, les coûts de fabrication augmentant, le coût de la revue étant le deuxième poste budgétaire de l’association, la solution rapide est vite vue : transformation de Radio REF en numérique !

En passant en tout numérique tout de suite, l’association gagne sur tous les tableaux :

  • Baisse des coûts d’impression et de routage : il restera les coûts de mise en page
  • Délai de mise à disposition instantané
  • Retour à la mise à disposition gratuite obligatoire avec l’adhésion
  • Forte baisse de la cotisation annuelle
  • Le coût n’est plus lié au nombre d’adhérents

Il resterait deux points à régler de part et d’autres des critiques :

1 – L’image de l’association : en quoi l’image peut être ternie quand on est capable de maitriser ses coût de production tout en réalisant une revue de qualité ? Nous sommes en 2012 et les gens, dans les ministères, l’industrie, en France et à l’étranger, sont habitués depuis longtemps maintenant à recevoir tout type de document, mêmes des revues ou newsletters, au format électronique, par mail ou téléchargement.

Quid des personnes âgées non équipées ? Il va y avoir de moins en moins de personnes âgées non équipées pour lire des fichiers numériques, sans compter le fait que le succès des tablettes numériques, après avoir attiré les geeks, vient de deux segments très distincts : les enfants (voir le succès des productions Goodbye Paper par exemple) et les senior, retraités, personnes pour qui l’informatique doit être un outil facile à utiliser sans effort d’apprentissage.

Pour la très petite quantité de personnes restants, rien n’empêche l’association de faire imprimer et relier dans une imprimerie minute quelques exemplaires dont les frais seront couverts par les économies générales.

2 – Le contenu : il a toujours intérêt à être de qualité. Et l’équipe rédactionnelle a tout intérêt à attirer de bons rédacteurs pour écrire de bons articles que l’on a envie de conserver et… d’imprimer.

Quoiqu’il en soit, plus l’association montrera qu’elle maitrise ses coûts, qu’elle gère efficacement les adhésions de ses membres, qu’elle est capable d’avoir une revue associative et technique intéressante, plus elle a de chance d’augmenter son capital sympathie et les adhésions qui vont avec.

6000 adhérents versus 14000 radioamateurs, il reste 8000 personnes à convaincre d’adhérer !

Un beau challenge en perspective !

F8BXI

A propos de F8BXI

Le voyage est la récompense…

9 commentaires à propos de “Une revue radioamateur financée par la publicité…”

  1. Rétroliens : Une revue radioamateur financée par la publicité par F8BXI ! « CQ CQ de F8BON !

  2. Rétroliens : Une revue radioamateur financée par la publicité… par F8BXI

  3. Rétroliens : Quoi de neuf ? - RADIOAMATEURS-ONLINE.FR

  4. Bonjour,
    Je suis F5SLD, Vincent, créateur de Ham-Mag.
    Il est incontestable que le magazine numérique est l’avenir mais je tiens à préciser certaines choses :
    1- La publicité ne financera pas ce magazine. En ayant discute avec le responsable marketing d’Icom France (et les revendeurs), il s’avère que le marché n’est pas assez rentable. Icom ne croit plus en l’avenir du radiomateurisme en France, les revendeurs inondés de taxes ne peuvent plus se permettre de faire des investissements sans retour.
    2 – Les créateurs de ce genre de magazine doivent s’attendre à travailler seuls, le nombre de participants se restreint, ce qui signifie des heures de travails sans retour. J’en ai fait les frais, je l’ai fait par passion, mais cumuler travail plus magazine, on ne tient qu’un certain temps.
    3 – A l’époque, j’ai subit les foudres des concurrents qui voyaient dans le magazine gratuit une concurrence déloyale. A la fin, entre boulot, fatigue et menaces, j’ai décidé d’arrêter l’aventure, j’ai proposé à plusieurs personnes de reprendre le flambeau, mais personne n’était intéressé.

    Pour info, ceux qui souhaitent télécharger les magazines Ham-Mag, c’est ici :
    http://www.abandonware-magazines.org/affiche_mag.php?mag=249

    Du côté personnel, je vis en Belgique depuis 2012, je ne fais plus de radio (pour l’instant), je n’ai pas le temps. Je partage mon temps entre boulot et écriture, puisque je suis en train d’écrire mon 3ème roman (le 1er a été éditer en février 2013, le 2ème le sera en fin d’année).
    Pour ceux que cela intéresse, voici mon adresse Facebook :
    https://www.facebook.com/vfaucheux

    Cordiales 73 et à bientôt (avec un indicatif ON…)

  5. Ils ont tous disparus et le hand book de la ligne bleu édition 2014-1
    est toujours là en ligne avec les nouvelles technologies.
    De cette constatation comme tout est gratuits et notre propre production sans intermédiaire….
    sans autre commentaire

  6. bonjour , voila a la retraite de l’aviation je n’est plus mes jouet en reel
    donc j’ai decider de me monter une petite station de preference en cw ci vous avez des plan pour faire une pioche double ou tactile j’etait electronicien donc tout le matos du fer a souder a la pince a denuder je pence que de faire sa station soit meme quand ont peut est un plus .mais je veux partir sur une cibie en cw alors antenne , tonton , cb , wath, oscilo j’ai frequencemetre j’ai puije vous demande 1 vos conseille et de 2 ou ce procurer toutes ces petite bebettes merci bien a vous gerard
    gloubiere@xilan.fr tout mes bon …….. la ca coince mes belle annee de cb envoler
    mais je connais le mors qui pour moi et le plus chuette aller a +++++++

  7. Rétroliens : L’ARRL migre vers une nouvelle plateforme de publication numérique | RadioBXI

Laisser un commentaire