No DMR, thank you !

NoThankYouEn bon radioamateur curieux, je suis l’évolution des réseaux  numériques voix/données radioamateurs depuis le début. Cela a commencé par Echolink et ses interconnexions, puis par le DSTAR et enfin le DMR et les autres protocole comme P25.

Bien que cela ne soit pas ma tasse de thé car la partie radio est réduite à sa portion congrue — le tout étant de l’informatique avec serveurs, paramétrages et réseaux –, ne pas s’y intéresser, tester et juger par soi-même de l’intérêt serait incohérent par rapport à notre statut.

Malheureusement, dans notre beau pays qu’est la France, on ne peut pas avoir une activité nouvelle sans que le tout parte en eau de boudin. Chacun ayant bien entendu ‘raison’ et ne se remettant aucunement en cause. Pourtant, quand il y a mécontentement, le principe d’un service est d’écouter les plaignants afin de corriger les défauts et de contenter les utilisateurs.

Chez nous non ! Non seulement on s’enfonce, mais en plus on va même jusqu’aux tribunaux pour tenter de régler des différents ridicules. Hey les gars, nous ne sommes plus que 13000 et quelques, remember ?!

Mais revenons à notre numérique un instant.

Comme mon département est à présent équipé de relais DMR, dont un tout proche et atteignable en direct par voie radio, j’ai souhaité naturellement tester ce type de protocole. Quand on regarde les prix des équipements terminaux, il y a de quoi se faire peur. Rien ou pas grand chose en-dessous de 4/500€ pendant longtemps. Depuis quelques mois, la Chine arrivant aussi dans ce domaine, des matériels à des prix très corrects (en-dessous de FullSizeRender150€) sont disponibles notamment sur eBay. J’ai jeté mon dévolu sur un RETEVIS RT3 UHF à 120€ port compris, livré en moins de 3 semaines avec chargeur, alimentation, deux antennes, le câble USB de programmation et le logiciel sur mini-CD.  Ce matériel est une copie du Tytera MD-380 qui jouit non seulement d’une bonne réputation mais pour lequel on trouve aussi de la documentation et des vidéos, et même depuis peu, d’un hack permettant de lui ajouter des protocoles comme D-STAR et P25.

ID ni make (version phonétique d’une insulte pour ceux qui connaissent)

Mais pour établir une communication DMR il faut, avant toutes choses, disposer d’un ID CCS7 permettant la connexion au réseau DMR. Sans cet ID, vous ne pouvez normalement faire que du local.

Une, et une seule association, s’est arrogée le droit de distribuer ces ID DMR. Vous trouverez dans cette communication du REF, les tenants et les aboutissants sur ce sujet.

Ayant contacté le service juridique du REF à propos de cette manière d’opérer et de moyens de pouvoir obtenir cet ID en passant par l’association de notre choix, ce dernier m’a appris il y a quelques semaines qu’une discussion devait avoir lieu entre le secrétaire du REF et le président de la dite association. À l’issue de cette discussion, il avait été envisagé la possibilité de doter le REF d’une série d’ID que ce dernier aurait au moins pu distribuer à ses membres qui en auraient fait la demande. Comme vous pouvez le lire dans le communiqué, le REF s’est vu retourner, in fine, une fin de non recevoir. Situation inchangée donc.

À la décharge de l’association distributrice des ID DMR, une modification dans la demande de certificat a permis d’accepter de cacher le numéro du dit certificat faisant office de ‘licence’. Et pour essayer de montrer une certaine légitimité de traitement, cette association a publié récemment un laïus sur le droit de l’utilisateur et de ses données qui ne sont que ce que la loi et la CNIL autorisent dans notre pays.

Associations, bureaux QSL, cartes SWL, mais pas CCS7 ?

Dans notre doux pays qu’est la France, nous sommes une peu moins de 14000 radioamateurs. Environ 5 à 6000 (et je compte très large) sont adhérents d’une association, soit moins de la moitié. La majorité étant d’environ 5000 adhérents du seul Réseau des Émetteurs Français.

Malgré cela, nous avons droit à pas moins de 4 associations se réclamant d’un destin national et qui veulent toutes avoir une place auprès du saint siège de l’administration. Pluralité des idées nous fait-on savoir.

Du coup, nous avons aussi droit à 3 bureaux QSL, dont un seul est légitime au regard de l’IARU. Ce qui ne manque pas de causer de nombreux méli-mélo quand ce ne sont pas des stratagèmes honteux employés par deux d’entre eux pour essayer de récupérer un peu d’activité justifiant leur existence.

And last but not least, nous avons aussi droit à 3 associations distributrices de cartes d’écouteurs SWL ! Au moins les écouteurs et apprentis futur radioamateurs ont le choix de prendre carte et indicatif où ils le désirent. Sachant que cet indicatif ne sert strictement à rien et que vous pourriez en inventer un de votre cru et vous affranchir de payer, de cotiser ou encore de faire un choix associatif.

Mais voilà que pour les ID CCS7, là où dans d’autres domaines nous avions droit à une pluralité d’idées et un panel de choix de services, nous n’aurions donc plus que le droit de la fermer et de passer par un guichet unique ? Sachant que j’ai déjà indiqué dans ce billet ce qu’il faut savoir sur cette association dont le président est en liste orange et dont l’indicatif ne figure pas dans les éléments d’informations du site. Sans compter qu’à chaque fois que vous émettez une idée qui n’est pas dans la ligne du parti, on vous bloque sur les réseaux sociaux vous empêchant d’avoir les informations à la source. Dernier blocage pas plus tard qu’hier 🙂

Dans ces conditions, comment faire confiance à une association dont les agissements sont plus que tangents en terme de relations humaines ? Leur dernier crédo étant que, si nous ne sommes pas content, nous n’avons qu’à créer notre propre réseau. Et ils prétendent délivrer un service gratuit et égalitaire !

And now, what to do ?

Pour ma part — comme je n’ai pas de temps et encore moins d’argent à perdre à lutter contre des personnes dont l’intelligence et l’ouverture d’esprit sont pour le moins à remettre en question — je n’utiliserai pas de DMR ou un protocole obligeant à l’utilisation d’un ID CCS7 tant que je ne pourrai pas choisir là où je veux le demander.

D’un autre côté, je vais tenter le hack de mon matériel pour pouvoir utiliser du D-STAR — mode qui se rapproche le plus d’un truc radioamateur par rapport aux autres protocoles qui viennent du monde professionnel — et je testerai tout ça pour voir si nous avons un intérêt quelconque à utiliser ces technologies. Et surtout, s’il y a moyen de pouvoir construire nous-même quelques parties radio d’un E/R numérique, le reste étant du logiciel.

Et puis il nous reste tout de même le QRP en HF, l’EME, et le Rain Scatter en 10 GHz pour construire et s’éclater  sans avoir besoin de la béquille numérique interconnectable sur le Net ;-P

73,
Philippe

F8BXI

A propos de F8BXI

Le voyage est la récompense…

7 commentaires à propos de “No DMR, thank you !”

  1. Merci de votre billet, voilà qui remet les pendules à l’heure.
    Ainsi, en bon radioamateur, je propose la conception d’un mode numérique version OM dans laquelle TOUT le monde pourrait trafiquer; nous avons tout ce qu’il nous faut pour nous lancer…
    Cela éviterait de se tourner vers des solutions dites “fermées” parce que propriétaires…

  2. Bravo pour ce billet très pertinent. Attention, pour info le hack du md-380 ne permet pas de faire du d-star ou autres modes que le dmr actuellement. Ce qui a été évoqué par l’auteur du hack, c’est que maintenant que l’on peut programmer comme on veut le microcontrôleur du poste on POURRAIT imaginer que quelqu’un développe d’autres modes… Quelques articles optimistes sur cette conférence ont fait un raccourci en disant que ça donnait cette possibilité mais on en est encore loin ! 😉
    source de l’article original ici, p.76 : https://www.alchemistowl.org/pocorgtfo/pocorgtfo10.pdf

  3. Bonjour Philippe,

    J’étais étonné de vos propos sur ce blog puisque j’étais à la réunion du 17 décembre à la DGE il a bien été expliqué que l’association DR@F n’a ni le monopole ni l’exclusivité de la distribution des ID DMR en France d’ailleurs plusieurs associations peuvent le faire cela serait un manière plus pérenne dans le temps. C’est le même principe que la distribution des QSL, pour les distributions d’indicatif SWL seul deux associations utilise la plage “officiel” communiquée par l’administration la troisième utilise une plage qui il me semble n’a pas été communiqué par l’administration.
    J’ai pu vérifier que vous avez obtenu votre ID DMR le 26 mars de la part de la dite association il s’agit de données publiques sur ce lien : http://dmr.darc.de/dmr-userreg.php?callsign=f8bxi
    1 2080113 2016-03-26 F8BXI Philippe Ballainvilliers le-de-France France

    J’ai lu avec intérêt votre test des associations pour la transparence démarche légitime, je vous invite a faire la transparence aussi et mettre à jour votre article.

    73’s

  4. Bonjour Philippe,

    J’étais étonné de vos propos sur ce blog puisque j’étais à la réunion du 17 décembre à la DGE il a bien été expliqué que l’association DR@F n’a ni le monopole ni l’exclusivité de la distribution des ID DMR en France d’ailleurs plusieurs associations peuvent le faire cela serait un manière plus pérenne dans le temps. C’est le même principe que la distribution des QSL, pour les distributions d’indicatif SWL seul deux associations utilisent la plage « officielle » communiquée par l’administration la troisième utilise une plage qui il me semble n’a pas été communiquée par l’administration.
    J’ai pu vérifier que vous avez obtenu votre ID DMR le 26 mars de la part de la dite association il s’agit de données publiques sur ce lien : http://dmr.darc.de/dmr-userreg.php?callsign=f8bxi
    1 2080113 2016-03-26 F8BXI Philippe Ballainvilliers le-de-France France

    J’ai lu avec intérêt votre test des associations pour la transparence démarche légitime et intelligente, je vous invite a faire la transparence aussi sur ce sujet et mettre à jour votre article.

    • Bonjour David,

      Je n’étais pas à la réunion du 17 décembre et ce que j’ai lu des comptes-rendus et commentaires ne m’a pas paru très clair sur ce sujet. Mais je prends avec plaisir votre précision en pensant qu’avec cette nouvelle, l’URC ne manquera sans doute pas de proposer une infrastructure numérique propre à elle comme elle le fait pour la représentativité nationale, le bureau QSL et les identifiants SWL…

      Je viens d’ajouter un nouveau billet qui tient lieu de mise à jour et surtout de suivi sur la transparence des associations.

  5. Rétroliens : Circonstances exténuantes… | RadioBXI

  6. bonjour a tous moi j’ai demandé un ID DMR , acheté un tyt DM-380 mis la dernière firmware ect ect et constaté que sur l’écran tout est a l’envers , pas moyen d’enregistrement un mot de passe est demandé et pour finir erreur programme malgré le passage en XP-VISTA -7 ect ect il a 3 jours!! j’ai mis un encart sur facebook Francois Hertzog pour ceux veulent eventuellement voir le gros probleme F4ABQ Francois

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