La question est : dans une association, dans un rôle quelconque qui n’est pas celui d’un administrateur, doit-on faire valoir ses idées en les poussant jusqu’au bout, en allant jusqu’à suggérer la démission des personnes qui s’opposent à ces idées ? Ou bien, abandonner ses idées en laissant les “opposants” prendre le dessus et imposer les leurs ?
Il n’y a rien de plus fatiguant dans une association que de devoir se battre sans espoir de réussite.
Pire : être confronté à des gens si bornés qu’il est inutile d’essayer de se battre car ils auront le dernier mot.
Pire du pire (si, si, c’est possible) : ils sont tellement casses-couilles que personne n’ose aller à leur encontre.
Pire du pire du pire : les plus malins se servent du casse-couilles (couilles au pluriel parce qu’ils nous cassent facilement les deux) pour maitriser / gérer la petite équipe de bénévoles.
Une association est censée réunir des personnes qui ont des centres d’intérêts et des objectifs communs. Partant de là, il est difficilement compréhensible que l’on puisse en arriver à se poser de telles questions dans un environnement sensé procurer du plaisir !
Et pourtant c’est la réalité quotidienne de nombre d’associations.
Le vrai dilemme de la question posée en préambule est que, si l’on est là dans un même but, et donc là pour prendre du plaisir à faire ce que l’on fait pour le bien de l’association, son organisation et ses adhérents, à quoi bon se battre contre des idées qui ne sont pas les vôtres ? Pourquoi donner de son temps précieux pour qu’un ou deux personnages ruinent le travail d’une équipe ?
D’un autre côté, si vous vous êtes engagés avec une équipe avec qui vous vous entendez bien, pourquoi laissez tomber pour un ou deux empêcheurs de tourner en rond ?
Le dilemme est bien là : on a envie d’y aller, de se battre pour ce que l’on croit avec ses copains, organiser, gérer, faire évoluer. Mais si la baston doit dépasser un cadre de discussion arguments / contre arguments normal dans tout regroupement social humain, est-ce que cela vaut le coup de continuer ?
La plupart des démissions dans les associations viennent d’un ras le bol de devoir se battre pour faire avancer des choses sans en avoir le pouvoir réel, ou en devant affronter des personnes tellement bornées et accrochées à leur position qu’on se demande si le jeu en vaut la chandelle.
Comparons le type de démission des bénévoles :
1 – la démission avec perte et fracas, d’autant plus bruyante aujourd’hui qu’elle est amplifiée par la caisse de résonance proposée par Internet. En général elle se situe à des niveaux administrateurs, responsables, et l’on retrouvera le démissionnaire en rédacteur d’un blog ou d’une lettre d’information où s’exprimeront ses idées, libéré qu’il est du joug de son ancienne association ;
2 – la démission silencieuse, celle où, épuisé par le têtu de base, le fringant bénévole va démissionner ou ne pas se représenter à un nouveau mandat. En général on n’en n’entendra pas beaucoup parler et il ira s’exprimer dans d’autres parties de son activité, là où il prendra réellement du plaisir ;
3 – Plus vicieuse, la vraie/fausse démission. Celle-ci est perverse, contextuelle et l’œuvre en fait de notre têtu/borné de service alors qu’il est en froid avec ses instances dirigeantes. Sa démission fera du bruit, sera reprise par les médias intéressés par le bruit. Mais il ne reste pas loin, au moins localement afin de reprendre le collier si la situation revenait à son avantage. Et avec d’autant plus de vigueur que personne n’aura pris “sa place” car le leitmotiv du fonctionnaire associatif est : “on a du mal à trouver des bénévoles”.
Mais à aucun moment notre casse-couilles national ne s’est posé la question de savoir pourquoi “on a du mal à trouver des bénévoles” ?! Non, la remise en cause n’est pas son sport préféré tant il est persuadé de détenir la vérité.
…/…
Au-delà de la position de casse-couilles notoire, il y a celle des arapèdes. C’est en tout cas comme ça que l’on appelle les berniques dans certains pays. Notez quand même que casse-couilles et arapèdes peuvent aussi aller de paire.
Dans les arapèdes discrètes, il y a celui qui est là depuis des décennies, se faisant élire à quasiment tous les postes de l’association, parfois limite ou même carrément en dehors de toute légitimité statutaire.
Ces derniers, en général, occupent surtout un poste considéré comme clé et stratégique, et en parallèle ont une fonction au CA ou pas très éloigné de cette sphère. Voir même se font nommer pour une mission de long terme pour conserver tout ça.
Enfin, il y a l’arapède dont on ne parle pas beaucoup mais qui a réussi à s’imposer dans d’autres postes clés, plus ingrats ou moins visibles. Il est lui aussi au CA et se fait réélire à chaque fois dans son coin puisque… “on a du mal à trouver des bénévoles”… pour assumer des postes au CA.
C’était la description de profils de bénévoles au long cours, certains allant même jusqu’à afficher un CV associatif plus long que les Pages Jaunes de l’annuaire, ceci justifiant dans leur esprit qu’ils soient plus concernés que celui qui n’a que son intelligence pour lui.
Nota bene (pour le benêt aussi) : pour le commentateur qui comprend souvent tout de travers, sache mon ami qu’à aucun moment les personnes impliquées ne sont dupes de quoi que ce soit dans ce petit milieu associatif où il y a une très grande majorité de personnes talentueuses en face d’une petite poignée de casse-couilles.