Puisque les forums n'ont plus la côte auprès des utilisateurs, c'est sur Twitter que ça discute, ça lance des débats, ça tente de s'expliquer en 280 signes entre likes et retweets. Difficile pourtant de se faire comprendre sur des sujets qui peuvent être complexes, où chacun prend pour soi des réponses génériques et surtout, où peu de monde essaie de prendre du recul, de la hauteur, de la réflexion pour essayer de savoir ce que l'interlocuteur veut dire au-delà de ce qui est écrit au premier degré... Heureusement, les blogs personnels permettent de dépasser les limitations des réseaux sociaux, que ce soit en nombre de caractère ou par la capacité à tenir un sujet au-delà de deux ou trois échanges. L'histoire actuelle part d'un tweet qui relate le billet d'un radioamateur publié sur le blog d'une association. Ce radioamateur, plutôt jeune, dans le sens où son âge est bien en deçà de la moyenne canonique de notre activité ; et jeune aussi par le nombre d'années de licence, relate dans son billet, le pourquoi du comment notre activité radioamateur souffre d'un déficit de reconnaissance, voir même de connaissance par le grand public, passant par le manque d'une communication bien faite, l’utilisation d’outils 'has been' par des organisateurs plus proches du télégraphe de Chappe que de Tik Tok, et bien d'autres thèmes abordés avec intelligence. Mais l'objet de mon billet n'est pas de revenir sur ce sujet qui a déjà été mainte fois mis sur le tapis ici ou ailleurs. J'y reviendrai peut-être dans un autre billet... ou pas ! Si vous voulez le lire, c'est ici. L'idée est de revenir sur les échanges Twitter qui se sont déroulés à la suite de cette première publication, d'en sortir les différentes idées de chacun et tenter de mettre à plat les différentes incompréhensions. * Conflit de générations : il y a toujours eu et il y aura toujours des conflits de générations. Nous sommes depuis quelques années dans un changement sur plusieurs axes, notamment à cause du numérique, que ce soient des modulations voix, données ou encore liés à la dématérialisation de nombre d'aspects (relire l’introduction du précédent billet) ou encore l'utilisation des différents moyens de communications numériques. Mais conflit de générations dans une activité scientifique et technique, basée sur la curiosité, la nouveauté, la technologie, ne veut pas forcément dire guerre larvée. Cette confrontation inévitable, et nécessaire, est aussi là pour opposer des idées et points de vue de manière à faire avancer l’activité d'une manière positive et bénéfique pour tous. Et les jeunes, que ce soit en âge et/ou années de licence, ont besoin de l’expérience des plus anciens pour avancer plus vite. Et réciproquement, les anciens ont besoin de comprendre la mécanique intellectuelle des plus jeunes pour profiter de leurs connaissances particulières et explorer des voies qu'ils n'auraient peut-être pas osé attaquer seuls. Encore faut-il que les volontés de part et d'autres s'abstiennent de croire que chacune détient la vérité et que celle-ci fait loi. * Citation : "L'OM doit etre technique sinon cest un consommateur.". J'aime assez l'idée de cette première citation : un radioamateur doit être technique sinon c'est un consommateur. Je développe un peu plus tard. * Citation : "C’est comme acheter un super PC chez Auchan pour s’abrutir 15 heures chaque Week-End sur World Of Warcraft et dire qu’on fait de I’informatique". Décalé, mais assez juste. * Citation : "ça me fait marrer d'entendre ceux qui disent que seuls sont de vrais OM ceux qui prennent le fer à souder. Certains ont juste envie de passer du bon temps au micro avec les copains, d'autres sont boulangers ou paysagistes et sont éloignés de la technique. Ceci dit, rien ne t'oblige - pas même dans la réglementation - de faire des constructions en tout genre pour exister. Que tu y trouves un intérêt est une chose, et c'est tant mieux, mais l'imposer aux autres, c'est juste ta vision idéale du radioamateur." Cette citation, que j'ai concaténée à partir de deux tweets, mélange dans la première partie, des sujets différents mais semble vouloir dire que la technique n'est pas essentielle mais accessoire, le tout étant de prendre du bon temps. La seconde partie étant là pour tenter de prouver que la première est justifiée. Dans les textes officiels il existe une hiérarchie. Le texte qui crée notre activité, donc le premier, c’est le Règlement des Radiocommunications de l'UIT. Précisément, sa définition aux chapitres S1.56 et S1.57. Son article S25 pour les conditions d'exploitation. La définition du Service Amateur me parait tellement importante et critique pour la compréhension de ce qu'est notre activité, que je l'ai inscrite dans l'A propos de ce blog. Je cite aussi cette définition dès qu'une discussion s'éloigne des fondamentaux. Malheureusement, très souvent... Reprenons cette définition en pensant que les textes internationaux ne sont pas écrits par des incompétents, que leurs significations ont une portée internationale et qu'ils laissent peu de latitude à l'interprétation : 1.56 service d’amateur : Service de radiocommunication ayant pour objet l’instruction individuelle, l’intercommunication et les études techniques, effectué par des amateurs, c’est-à-dire par des personnes dûment autorisées, s’intéressant à la technique de la radioélectricité à titre uniquement personnel et sans intérêt pécuniaire. Sans vouloir décortiquer le texte mot à mot, il semble évident que ce qui en ressort majoritairement, c'est l'instruction, l'apprentissage (ayant pour objet l’instruction individuelle, s’intéressant à) et la technique (les études techniques, s’intéressant à la technique de la radioélectricité). Occulter la technique pour de vagues raisons fallacieuses est impossible. Ce n'est pas une option. Avant d'entrer dans un restaurant, on regarde le menu. Si la carte ne plait pas, on choisit un autre restaurant plus adapté à ses goûts. Pour le service amateur, c'est exactement la même chose. Vous lisez sa définition et vous y entrez si le menu et la carte vous conviennent. Sinon, vous trouvez une activité plus en adéquation avec vos envies. En France pour le moins, il existe 3 activités principales bien identifiées : le service amateur, la Citizen Band et le 27 MHz. La première activité est la notre ; la CB est règlementée et permet avec de petits moyens matériels, peu de frais et aucune connaissance technique, de satisfaire à ses besoin de communication sans entrave ; la troisième activité est une extension autour des fréquences de la CB sans aucune autorisation, apparemment tolérée mais certainement pas autorisée, ni même adoubée par les autorités. Elle ajoute du piquant dans les distances possibles sur cette unique bande qui s'éclaire tous les 11 ans. Devant la popularité de la CB/27 au tout début des années 80, les responsables des associations radioamateurs de l'époque n'ont eu de cesse de demander à l'administration des facilités d'accès au service amateur pour cette manne d'utilisateurs, de consommateurs, pour gonfler nos rangs. Ce qui gonflait d'autant le nombre de membres des dites associations en même temps que les radioamateurs @canal historique. Aujourd'hui, 40 ans plus tard donc, nous devons remettre l'église au milieu du village à chaque fois qu'une discussion dérape sur le sujet de ce qu'est et ce que doit être le service amateur, un service d'instruction individuelle pour les personnes qui s'intéressent à la technique de la radioélectricité, qui souhaitent échanger autour de cette activité avec d'autres personnes autorisées au moyen d'ondes radioélectriques. Ceci dit, il suffirait de peu pour remettre l'accent sur des sujets techniques : monter des groupes, radio-clubs ou autres, autour de projets techniques ; communiquer dessus et donner envie ; donner l'exemple individuellement sur ses propres réalisations et publier ; organiser des QSO sur 80m pour le territoire et 2m/relais pour le local, sur des sujets/projets techniques ; envoyer à vos associations qui publient des revues/newsletters des sujets de réalisations, modifications, créations, plutôt que le CR de votre dernier SOTA, FFF ou Châteaux... ; Ou mieux, décrivez les conceptions techniques déployées lors de vos activités portables, SOTA, FFF, Châteaux, ... ; etc, etc, etc. La communication sur les ondes radioélectriques est half-duplex, même en petit comité, cela demande une discipline que n'apportent pas les supports informatiques... Crédit illustration : Isha Foundation Puisque les forums n'ont plus la côte auprès des utilisateurs, c'est sur Twitter que ça discute, ça lance des débats, ça tente de s'expliquer en 280 signes entre likes et retweets. Difficile pourtant de se faire comprendre sur des sujets qui peuvent être complexes, où chacun prend pour soi des réponses génériques et surtout, où peu de monde essaie de prendre du recul, de la hauteur, de la réflexion pour essayer de savoir ce que l'interlocuteur veut dire au-delà de ce qui est écrit au premier degré... Heureusement, les blogs personnels permettent de dépasser les limitations des réseaux sociaux, que ce soit en nombre de caractère ou par la capacité à tenir un sujet au-delà de deux ou trois échanges. L'histoire actuelle part d'un tweet qui relate le billet d'un radioamateur publié sur le blog d'une association. Ce radioamateur, plutôt jeune, dans le sens où son âge est bien en deçà de la moyenne canonique de notre activité ; et jeune aussi par le nombre d'années de licence, relate dans son billet, le pourquoi du comment notre activité radioamateur souffre d'un déficit de reconnaissance, voir même de connaissance par le grand public, passant par le manque d'une communication bien faite, l’utilisation d’outils 'has been' par des organisateurs plus proches du télégraphe de Chappe que de Tik Tok, et bien d'autres thèmes abordés avec intelligence. Mais l'objet de mon billet n'est pas de revenir sur ce sujet qui a déjà été mainte fois mis sur le tapis ici ou ailleurs. J'y reviendrai peut-être dans un autre billet... ou pas ! Si vous voulez le lire, c'est ici. L'idée est de revenir sur les échanges Twitter qui se sont déroulés à la suite de cette première publication, d'en sortir les différentes idées de chacun et tenter de mettre à plat les différentes incompréhensions. * Conflit de générations : il y a toujours eu et il y aura toujours des conflits de générations. Nous sommes depuis quelques années dans un changement sur plusieurs axes, notamment à cause du numérique, que ce soient des modulations voix, données ou encore liés à la dématérialisation de nombre d'aspects (relire l’introduction du précédent billet) ou encore l'utilisation des différents moyens de communications numériques. Mais conflit de générations dans une activité scientifique et technique, basée sur la curiosité, la nouveauté, la technologie, ne veut pas forcément dire guerre larvée. Cette confrontation inévitable, et nécessaire, est aussi là pour opposer des idées et points de vue de manière à faire avancer l’activité d'une manière positive et bénéfique pour tous. Et les jeunes, que ce soit en âge et/ou années de licence, ont besoin de l’expérience des plus anciens pour avancer plus vite. Et réciproquement, les anciens ont besoin de comprendre la mécanique intellectuelle des plus jeunes pour profiter de leurs connaissances particulières et explorer des voies qu'ils n'auraient peut-être pas osé attaquer seuls. Encore faut-il que les volontés de part et d'autres s'abstiennent de croire que chacune détient la vérité et que celle-ci fait loi. * Citation : "L'OM doit etre technique sinon cest un consommateur.". J'aime assez l'idée de cette première citation : un radioamateur doit être technique sinon c'est un consommateur. Je développe un peu plus tard. * Citation : "C’est comme acheter un super PC chez Auchan pour s’abrutir 15 heures chaque Week-End sur World Of Warcraft et dire qu’on fait de I’informatique". Décalé, mais assez juste. * Citation : "ça me fait marrer d'entendre ceux qui disent que seuls sont de vrais OM ceux qui prennent le fer à souder. Certains ont juste envie de passer du bon temps au micro avec les copains, d'autres sont boulangers ou paysagistes et sont éloignés de la technique. Ceci dit, rien ne t'oblige - pas même dans la réglementation - de faire des constructions en tout genre pour exister. Que tu y trouves un intérêt est une chose, et c'est tant mieux, mais l'imposer aux autres, c'est juste ta vision idéale du radioamateur." Cette citation, que j'ai concaténée à partir de deux tweets, mélange dans la première partie, des sujets différents mais semble vouloir dire que la technique n'est pas essentielle mais accessoire, le tout étant de prendre du bon temps. La seconde partie étant là pour tenter de prouver que la première est justifiée. Dans les textes officiels il existe une hiérarchie. Le texte qui crée notre activité, donc le premier, c’est le Règlement des Radiocommunications de l'UIT. Précisément, sa définition aux chapitres S1.56 et S1.57. Son article S25 pour les conditions d'exploitation. La définition du Service Amateur me parait tellement importante et critique pour la compréhension de ce qu'est notre activité, que je l'ai inscrite dans l'A propos de ce blog. Je cite aussi cette définition dès qu'une discussion s'éloigne des fondamentaux. Malheureusement, très souvent... Reprenons cette définition en pensant que les textes internationaux ne sont pas écrits par des incompétents, que leurs significations ont une portée internationale et qu'ils laissent peu de latitude à l'interprétation : 1.56 service d’amateur : Service de radiocommunication ayant pour objet l’instruction individuelle, l’intercommunication et les études techniques, effectué par des amateurs, c’est-à-dire par des personnes dûment autorisées, s’intéressant à la technique de la radioélectricité à titre uniquement personnel et sans intérêt pécuniaire. Sans vouloir décortiquer le texte mot à mot, il semble évident que ce qui en ressort majoritairement, c'est l'instruction, l'apprentissage (ayant pour objet l’instruction individuelle, s’intéressant à) et la technique (les études techniques, s’intéressant à la technique de la radioélectricité). Occulter la technique pour de vagues raisons fallacieuses est impossible. Ce n'est pas une option. Avant d'entrer dans un restaurant, on regarde le menu. Si la carte ne plait pas, on choisit un autre restaurant plus adapté à ses goûts. Pour le service amateur, c'est exactement la même chose. Vous lisez sa définition et vous y entrez si le menu et la carte vous conviennent. Sinon, vous trouvez une activité plus en adéquation avec vos envies. En France pour le moins, il existe 3 activités principales bien identifiées : le service amateur, la Citizen Band et le 27 MHz. La première activité est la notre ; la CB est règlementée et permet avec de petits moyens matériels, peu de frais et aucune connaissance technique, de satisfaire à ses besoin de communication sans entrave ; la troisième activité est une extension autour des fréquences de la CB sans aucune autorisation, apparemment tolérée mais certainement pas autorisée, ni même adoubée par les autorités. Elle ajoute du piquant dans les distances possibles sur cette unique bande qui s'éclaire tous les 11 ans. Devant la popularité de la CB/27 au tout début des années 80, les responsables des associations radioamateurs de l'époque n'ont eu de cesse de demander à l'administration des facilités d'accès au service amateur pour cette manne d'utilisateurs, de consommateurs, pour gonfler nos rangs. Ce qui gonflait d'autant le nombre de membres des dites associations en même temps que les radioamateurs @canal historique. Aujourd'hui, 40 ans plus tard donc, nous devons remettre l'église au milieu du village à chaque fois qu'une discussion dérape sur le sujet de ce qu'est et ce que doit être le service amateur, un service d'instruction individuelle pour les personnes qui s'intéressent à la technique de la radioélectricité, qui souhaitent échanger autour de cette activité avec d'autres personnes autorisées au moyen d'ondes radioélectriques. Ceci dit, il suffirait de peu pour remettre l'accent sur des sujets techniques : monter des groupes, radio-clubs ou autres, autour de projets techniques ; communiquer dessus et donner envie ; donner l'exemple individuellement sur ses propres réalisations et publier ; organiser des QSO sur 80m pour le territoire et 2m/relais pour le local, sur des sujets/projets techniques ; envoyer à vos associations qui publient des revues/newsletters des sujets de réalisations, modifications, créations, plutôt que le CR de votre dernier SOTA, FFF ou Châteaux... ; Ou mieux, décrivez les conceptions techniques déployées lors de vos activités portables, SOTA, FFF, Châteaux, ... ; etc, etc, etc. La communication sur les ondes radioélectriques est half-duplex, même en petit comité, cela demande une discipline que n'apportent pas les supports informatiques... Crédit illustration : Isha FoundationConfusions en tout genre...
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#1 · 3 juillet 2022, 20 h 01 min