Ce billet est publié en réponse/commentaire d’un récent article de Stéphane, F5MPN sur son blog, donc à lire en premier. Nous nous sommes connus suite à un malentendu issu d’un de mes billets à une époque récente très mouvementée où certains acteurs aimaient chercher les embrouilles là où elles n’existaient pas. Heureusement, entre personnes de bonne volonté, tout s’arrange toujours.
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Depuis que je réfléchis à ces sujets, je me rends compte qu’on ne peut pas comparer les pays entre eux et surtout, les solutions apportées entre elles. On peut prendre exemple et tenter d’adapter, mais comparer est voué à l’échec.
J’ai beaucoup communiqué depuis 2010 environ sur ce que faisait l’ARRL aux US. Je ne parle pas du côté radio dans les situations d’urgence qui est très lié au contexte géographique et à l’histoire du pays, mais plutôt leurs actions vers les Makers. Je pensais qu’ils allaient pousser le bouchon plus loin vers les groupements de Hackers mais ils en sont restés au côté grand public des Makers et DIY, plus simple à appréhender que les Hackers. On voit bien qu’eux-mêmes, malgré leur image et leur puissance, sont très limités dans leur évolution.
Bien entendu, en facial et en terme de communication, c’est la grande classe de sortir des articles dans les journaux et avoir des reportages sur les réseaux TV, mais dans la réalité, ils sont dans la même mouise que tout le monde. Il n’y a guère que les volumes ou les ratios qui changent par rapport aux autres pays.
Les UK sont dans la droite ligne des US sauf qu’eux ont pris le virage STEM très tôt après après leur Foundation Licence. Mais dans l’absolu, ils sont aussi dans la mouise : ils n’arrivent pas à intéresser ceux qui restent et n’arrivent pas à attirer les jeunes même avec un nombre stratosphérique d’indicatifs distribués.
Au Japon, la dégringolade est sévère alors que c’est aussi un pays très touché par les évènements météo et aussi très tourné vers la technologie en général. Ne connaissant pas la culture japonaise, je ne m’aventurerai pas dans des tentatives d’explications. Un fait est, le nombre de radioamateurs chute beaucoup !
Par contre, en Allemagne, malgré le fait que les effectifs baissent, il y a beaucoup d’innovations, mais elle vient essentiellement de non radioamateurs. Et d’une manière générale, les innovations à propos de radio, ne viennent pas des radioamateurs, mais des groupes de hackers (RTL-SDR, Osmocom, CCC, …). Ce n’est pas non plus pour rien que c’est dans ce pays, puis copié ailleurs, qu’il y a eu la première Maker Faire couplée avec le salon de Friedrichshafen.
Il faut donc rester intra-muros et observer, analyser. On s’aperçoit que le radio-amateurisme est très lié à son histoire, comment il est né et s’est forgé dès ses débuts puis comment il a évolué.
On voit que l’activité a de suite été encadrée par les gouvernements, l’armée, le ministère des PTT, des Télécom puis, depuis quelques années, reliée à l’industrie avec la DGE dépendante du Ministère des Finances. Sur le terrain, nous ne sommes plus gérés que par l’ANFR, tout le monde leur ayant délégué le boulot.
Si l’on regarde de plus près, on voit que depuis le début des années 80 et le démarrage de ce qui sera quelques années plus tard l’entrée sur le marché concurrentiel des télécommunications, le service amateur en France se détache d’un certain nombres d’obligations : présentation d’une construction personnelle à l’examen, fin de l’enquête des RG, regroupement du certificat et de la licence en un seul document, puis la dernière en date, fin de la taxe radioamateur. Au niveau international, c’est l’abandon de l’examen de radiotélégraphie à l’examen.
Depuis 1980, il y a eu pendant une vingtaine d’années, un flot continu d’apport venant de la CB traditionnelle et du 27 MHz. Ce mélange des peuples a fini par donner ce qui est notre activité aujourd’hui : d’un côté des passionnés de technique, de l’autre des passionnés de QSO. Entre deux, il existe quelques individualités silencieuses qui pratiquent un peu des deux avec l’objectif essentiel d’apprendre et de s’instruire.
Un exemple flagrant de ce partage des genres est l’annonce de la fermeture du forum de radioamateur.org. D’un côté, dès l’annonce, une personne crée un forum en mélangeant allègrement tous les genres ; de l’autre, des personnes prennent le temps de réfléchir à l’opportunité d’ouvrir un forum dédié seulement aux radioamateurs et à leur crédo qui est la définition du service d’amateur de l’UIT.
Si l’on veut faire évoluer l’activité, il ne faut rien attendre du radio-amateurisme traditionnel fait de QSO, chasse aux DX, aux QSL, aux diplômes, … On ne peut rien attendre non plus d’associations qui, soit se réclament de cette mouvance, soit refusent de couper les ponts avec cette mouvance sans avenir.
Alors que faire ?
Terminer par exemple, par une citation d’Albert Einstein, qui exprime bien ma pensée et j’en suis presque certain, celle de Stéphane, F5MPN : “Donner l’exemple n’est pas le principal moyen d’influencer les autres, c’est le seul moyen.“
Excellente analyse de la situation.
La pensée d’Einstein peut être l’objet d’une discussion. Il y a d’autres moyens d’influence: par exemple les réseaux sociaux à notre époque. On a même crée le mot d’ “influenceur” (euse).
Donner l’exemple peut-également être efficace mais QUEL exemple faut-il donner et dans quel but? L’accumulation des QSO “five nine”? La reconstruction de matériels anciens, sorte d’archéologie expérimentale? Utiliser les plus récents modules chinois à bas prix pour en faire des appareils communicants?
Dans le domaine de la radio on trouve de nombreuses façons de se FAIRE PLAISIR, car c’est le seul moteur d’action efficace pour l’homme quand il n’est pas contraint par des circonstances extérieures.
Par ailleurs est-il nécessaire de multiplier le nombre de radioamateurs, quitte à brader les licences? Il y a quelques décennies les radioamateurs étaient une intéressante source d’approvisionnement des armées en opérateurs déjà formés lorsque le service militaire existait. Désormais les autorités catégorisent notre activité comme un loisir.
Bonjour Alain,
Et merci de ton commentaire judicieux. Au moins quelques uns se mouillent un peu sur ces discussions et c’est appréciable.
Ton message comporte plusieurs thèmes différents que je préfère séparer pour plus de précision :
– Exemple & influence : dans les deux cas, ils peuvent être bons ou mauvais. C’est donc une notion subjective. J’y reviendrai à la fin ;
– Le plaisir : autre notion subjective puisqu’on dit souvent que chacun trouve son plaisir où il l’entend. Même en philosophie, deux notions du plaisir s’opposent ou se complètent, disciples d’Épicure ou d’Aristippe de Cyrène. Le plaisir est donc l’affaire de chacun par contre il n’a pas de rapport avec le fait que notre activité soit riche en façon de ‘se faire plaisir’.
– Quel exemple donner ? : là est effectivement toute l’essence de l’exercice ! Je l’ai écrit dans un billet ici aussi (j’ai traité ces sujets de tant de manière, qu’en faisant une recherche sur le mot-clé ‘opinion’ sur ce blog, on devrait avoir de la lecture pour la prochaine décennie ;-))
Dans notre activité, la base de l’exemplarité est donnée par la définition du service d’amateur de l’UIT. Une fois l’examen passé, beaucoup l’oublient pour vaquer à ses occupations, à son ‘plaisir’. Mais au cours de ces deux dernières décennies, et plus particulièrement la dernière, j’ai pu me rendre compte qu’un certain nombre de radioamateurs détenteurs d’un indicatif, avaient une vision du radio-amateurisme proche de cette définition. Et même, parfois surtout, chez les ‘jeunes’ détenteurs d’un indicatif, parmi eux, beaucoup de F4 issus de l’informatique.
Donner un exemple pour quoi faire ? : ces jeunes F4, et de nombreux autres de la même sphère, radioamateurs en devenir ou intéressés, ont pour exemple ce qui se communique ici ou là. Et surtout sur les réseaux sociaux. Et là on trouve tout et son contraire dans un mélange des genres qui n’aide pas à se faire une idée réelle et précise de l’activité.
J’ai donc en projet d’ouvrir un service destiné aux seuls radioamateurs pour en faire quelque chose que l’on essaiera de coller au plus près de la définition du service amateur. Et ceci, pour lutter contre cette idée que notre activité est une activité de loisir alors qu’elle est une activité scientifique, technique. La preuve en est donnée dans… la définition du service amateur ! 😉 Si cela prend, nous ouvrirons au fur et à mesure des contenus qui feront, nous l’espérons, référence pour qui considère le service amateur comme une activité d’instruction individuelle dans le domaine de la radioélectricité et pas un vaste conglomérat de choses mélangées et sans aucun sens.
73,
Philippe
Bonjour Philippe,
Merci pour ce billet qui m’a permis de découvrir le blog de F5MPN.
Pour moi, être classé comme activité de loisir n’est pas négatif pour un radioamateur tant qu’on n’oublie pas d’y ajouter la qualification “technique”. Tout le sens du mot “amateur” repose sur cette définition : Personne qui cultive un art, une science pour son seul plaisir (et non par profession).
Cela me fait penser aux clubs d’informatique qu’on voyait se monter au début des années 80. C’était, à l’époque, pour y apprendre à programmer et faire des choses avec son ordinateur personnel en “amateur”. L’initiation pouvait se faire aussi avec quelques revues comme l’Ordinateur individuel, Ordi-5 etc. à la manière du Haut-Parleur et de MegaHertz magazine pour nos activités radio.
Malheureusement plaisir rime maintenant un peu plus avec paresse/facile… Radiomateur c’est un peu plus proche du masochisme 😀
73, Frédérick
Bonjour Frédérick,
“Pour moi, être classé comme activité de loisir n’est pas négatif pour un radioamateur tant qu’on n’oublie pas d’y ajouter la qualification “technique”.
Je suis désolé mais ce n’est ni un loisir, ni un loisir technique. Que l’on puisse dire à ses proches pour qu’ils comprennent, que c’est un loisir, dans le sens d’un passe-temps, cela peut être compréhensible.
Mais que l’administration ou quiconque puisse publiquement le faire, n’est pas acceptable. Le radioamateur fait partie d’un Service de l’UIT. Point à la ligne !
Que cela ne plaise pas à l’administration, aux marchands de matériels ou à certaines associations, ne justifie en rien cette appellation.
Le radioamateur est une personne qui répond à cette définition et à aucune autre : “1.56 service d’amateur : Service de radiocommunication ayant pour objet l’instruction individuelle, l’intercommunication et les études techniques, effectué par des amateurs, c’est-à-dire par des personnes dûment autorisées, s’intéressant à la technique de la radioélectricité à titre uniquement personnel et sans intérêt pécuniaire.”
Accepter de faire de la tolérance avec les appellations et les mélanges hétéroclites ici ou là ne nous rend pas service, c’est le cas de le dire !
Salut Philippe,
Je partage ton analyse et comprends ce qui t’agace dans le terme “loisir”. Reste que le terme amateur s’applique aussi pour un tas d’activités qui, même si elles peuvent être classées dans les activités de loisir, sont pourtant très règlementées et…encadrées. Un pilote d’avion, par exemple avec le PPL,cela s’appelle du pilotage de loisir… Ce n’est pas un terme péjoratif.
La grosse différence vient peut-être de la manière dont sont autorisés les individus à pratiquer telle ou telle activité. Comme tu l’as écrit dans ton billet, en ayant supprimé de l’examen radioamateur la partie construction avec validation par un examinateur, forcément on a donné le mauvais signal.
73, Fred.
Bonjour Fred,
Rien ne m’agace, il faut juste utiliser les termes adéquats, c’est tout. Le radio-amateurisme est un service de l’UIT, point barre, je ne vois pas en quoi il y a à discuter.
Le terme amateur, n’a rien à voir dans notre discussion puisque ce n’est pas là-dessus que j’ai réagi. Le terme amateur n’est pas péjoratif sauf quand on l’utilise à cet effet. Et la définition est bien celle du Service d’Amateur. Donc rien à dire.
Enfin, la manière d’autoriser n’a rien à voir non plus avec l’utilisation du terme ‘loisir’ ou encore ‘amateur’.
Dans mes remarques je ne juge pas de la valeur de l’examen, je dis simplement que pour des raisons qui intéressent un certain nombre de corps (administration, associations, industriels et commerciaux en tout genre, …) mais pas les radioamateurs individuellement, tout un tas de ‘freins’ ont été supprimés, facilitant en cela l’accès au certificat.
Mais maintenant, pour parler de l’examen, si seulement chaque radioamateur avait ne serait-ce QUE le niveau de ce qui est aujourd’hui demandé, il n’y aurait pas cette disparité.
L’examen étant un QCM, il y a deux manières d’appréhender la formation : soit on forme des radioamateurs et cela prend du temps. Un an, voir deux ans, parfois trois. Car on les forme dans les domaines nécessaires à comprendre le contenu des éléments requis pour l’examen ; soit on les forme à répondre aux questions qui seront posées afin d’obtenir à minima 10 et ceci, très vite. En 3 à 6 mois, sans le niveau et avec les logiciels voir les encadrants nécessaires, c’est fait.
La différence ? Dans le premier cas, on aura formé des personnes qui sauront gérer leur carrière seuls, à l’aide de livres et de références connues. Dans le second cas, on aura des utilisateurs de matériel commercial qui nous diront qu’ils expérimentent en taillant des fils ou autres machins filaires dont ils ne maitrisent rien de la théorie et qui vont poser des questions dans les forums jusqu’à obtenir ce qu’ils veulent entendre plutôt que de se rendre compte qu’ils n’ont pas le niveau minimum pour comprendre ce qu’on leur dit !
Le niveau de l’examen aujourd’hui me semble parfait pour former correctement des radioamateurs qui viennent à l’activité pour les bonnes raisons. Il suffit aux formateurs de prendre les intéressés pour des adultes en les prévenant qu’ils ne cracheront pas dans la pastille dans 3 mois. Et si c’est ce qu’ils sont venus chercher, alors il faut que le formateur soit assez convaincant pour leur expliquer que c’est ailleurs qu’ils doivent trouver leur nirvana.
on est mal barré ?? merci aux bons OM’s qui me donne envie de continuer !! 73’s qro f-11823
Philippe,
C’est bien pour cela qu’avoir abandonné la présentation d’un montage réalisé par un candidat devant un examinateur a facilité l’arrivée de personnes qui n’avaient pas de réel intérêt pour la technique avec tous les problèmes qui en découlent.
Pour le mot “loisir”, cela dépend du contexte mais aussi des gens qui l’interprètent. On trouve bien ceci dans un message du Président de l’IUT :
“La carrière de milliers de professionnels du secteur des télécommunications remonte à leur découverte de l’univers des ondes radioélectriques, à leurs premiers pas dans le monde des radioamateurs. Beaucoup ont conservé cette passion pour la radio, devenue leur hobby et leur métier.”
Source : https://www.itu.int/itunews/manager/display.asp?lang=fr&year=2007&issue=08&ipage=amateur-radio&ext=html
Le terme hobby s’apparente bien à loisir non ? Mais dans le contexte il n’y a juste pas d’ambiguïté.
Le terme loisir peut être sous-entendu dans la définition de l’IUT par l’usage du mot “amateur” et de la phrase “à titre uniquement personnel et sans intérêt pécuniaire” puisqu’un loisir est par définition quelque chose qu’on fait en dehors de son temps de travail.
Reste que la définition officielle précise bien que c’est une instruction individuelle sur la technique de la radioélectricité. Elle se suffit à elle-même pour définir ce que nous sommes je te l’accorde.
Après que ce mot loisir soit utilisé pour dévaloriser ce que nous faisons lorsqu’il est utilisé par des organismes officiels ou par des structures qui ne visent que leur profit, c’est malheureusement un constat d’évidence.
73, Frédérick
Frédéric,
“C’est bien pour cela qu’avoir abandonné la présentation d’un montage réalisé par un candidat devant un examinateur a facilité l’arrivée de personnes qui n’avaient pas de réel intérêt pour la technique avec tous les problèmes qui en découlent.”
Je n’en suis pas persuadé. Si je remonte à l’époque où j’ai essayé la première fois de prendre des cours dans un radio-club entre 1978 et 1979, il y avait des tas de moyens de ne rien construire du tout et de présenter quelque chose déjà fait par d’autres. Il suffisait d’avoir compris le fonctionnement et de répondre aux questions de l’examinateur.
C’est donc bien au-delà de la difficulté de l’examen et, comme je le précise avant, une question de méthode et de volonté des formateurs. Ceci est lié au fait de vouloir faire du chiffre et donc d’aller vite pour recruter un maximum.
Pour revenir une nouvelle fois sur l’utilisation du mot ‘loisir’, le président de l’UIT, le Pape ou toi-même quand tu expliques ce que tu fait à quelqu’un de ta famille, cela peut se justifier selon l’audience et le contexte.
Il n’empêche que, et tu pourras me sortir tous les exemples et images de la galaxie, le radio-amateurisme N’EST PAS UN LOISIR mais un Service d’instruction individuelle de l’UIT pour des gens s’intéressant à la radioélectricité !
C’est quand même pas bien difficile à comprendre tout de même !
Moi, personnellement, toi, ton voisin radioamateur ou quiconque dans cette activité voit cela comme un loisir que l’on qualifiera comme l’on voudra.
Mais refuser de voir que les officiels qui ont une voix publique utilisent cette qualification de loisir uniquement pour dénigrer le fait que ce soit un service international est très naïf !
Je répète donc publiquement puisque ce la ne rentre pas : le radioamateur est une personne autorisée et appartenant à un Service de l’UIT dont j’ai déjà donné la définition.
Je te recommande la lecture avisée de cet article :
https://spectrum.ieee.org/tech-talk/telecom/wireless/is-ham-radio-a-hobby-a-utilityor-both-a-battle-over-spectrum-heats-up
De la part d’un ami commun.
Philippe
Philippe,
Regarde la dernière phrase de mon précédent commentaire… 😉
J’ai lu l’article sur Ron Kolarik. Cette bataille est parfaitement justifiée face à des structures qui veulent profiter de nos ressources.
Toujours est-il que même si les gens ne construisent pas pour obtenir l’examen, s’ils sont capables d’expliquer le fonctionnement interne d’un émetteur, c’est déjà qu’ils possèdent bien plus de connaissances que celui qui n’arrive pas à brancher un micro sur un émetteur et qui n’aura fait que du bachotage pour répondre au QCM…
Le formateur a sa part de responsabilité mais n’oublions pas ceux qui ne passent pas par lui pour obtenir l’examen. La présentation d’une réalisation avec la connaissance de son fonctionnement interne remet tout le monde sur un pied d’égalité. Partant de là, c’est plus facile d’avoir des radioamateurs unifiés qui comprennent bien que ce service d’amateur est une activité technique et pas de la communication de loisir.
Si des organes officiels utilisent aujourd’hui le mot “loisir” pour nous dénigrer c’est aussi car de notre côté nous n’avons pas été capables de mettre les points sur les i à ceux qui venaient pour la mauvaise raison à cette activité. On ne peut pas plaire à tout le monde devrait être inscrit à l’entrée 🙂
73, Frédérick
Bonjour,
Activité de loisir : pour les institutions, mais vu de la base…
Quand j’étais enfant :
– j’allais à la pêche,
– je faisais des bricolages électriques foireux avec des piles 4.5V
Pour les adultes celà n’était pas sérieux, pour moi, c’était rentrer dans des choses qui étaient en lien avec la passion.
Devenu adulte, j’ai pratiqué le cyclisme en compétition : une autre passion; maintenant quand je fais une ballade à vélo : c’est un loisir.
– Vous êtes radioamateur : vous générez quel chiffre d’affaire?
– nada que dalle
– ce n’est pas sérieux, donc c’est un loisir.
Les gens sérieux qui vendent du matériel de télécommunication (Yaesu/Icom/Kenwood) eux ont un CA. A l’époque actuelle, tout est vu sous l’angle économique : donc pas étonnant que le radioamateurisme soit vu comme une activité de loisir.
Jusqu’au années 70, les radioamateurs pouvaient être pris au sérieux dans la mesure ou il pouvaient venir pallier à une déficience des infrastructures télécoms : ce n’est plus le cas aujourd’hui.
Donc la radio : loisir pour certains, passion pour d’autres; celà dépend aussi de la manière dont les radioamateurs actuels arrivent dans cette activité. Dans mon cas, le cheminement fut assez long, et ce fut un complément à une activiité électronique antérieure.
Même si ce n’est plus la même effervescence que pendant l’enfance, se confronter à un problème technique (étude/réalisation/logiciel) engendre une stimulation intellectuelle; et celà est irremplaçable.
Donc barrons la route à la radio de loisir et tout ira bien. (quitte à diviser par 2 le nombre de pratiquants).
73 de Hubert.
“Donc barrons la route à la radio de loisir et tout ira bien. (quitte à diviser par 2 le nombre de pratiquants).”
J’aime bien cette vision 🙂
Bonjour Hubert,
C’est vrai que le mot loisir, lorsqu’il est mal utilisé, peut porter à mauvaise interprétation comme par exemple : “communication de loisir” là forcément on sort du cadre…
Etudier la radioélectricité durant ses loisirs est une formulation beaucoup plus adaptée à notre situation.
C’est d’ailleurs pareil pour le sous-titre du blog de Philippe : “Le voyage est la récompense” certains comprennent que c’est le QSO le but ultime (voyager en terme de destination) alors que c’est la manière d’arriver au QSO qui est la plus intéressante.
Le souci c’est que tout cela demande du bon sens et ça, ce n’est pas gagné pour tout le monde.
Ajoutons à cela l’administration française qui cultive l’amalgame en mettant dans sa FAQ sur les radioamateurs : “Je vais voyager à l’étranger avec ma CB, que dois-je faire pour être en règle ?” Quand Philippe parle de montrer l’exemple, là on est dans le vid du sujet !
Je me souviendrai toujours du technicien qui m’avait fait passer l’examen en 1999 (la personne habituelle étant en congés à ce moment là). Il me demandait à quoi cela pouvait encore servir car pour lui ce n’était qu’une activité de blabla…
73, Frédérick